Disjonction maxillaire

  • 1Pourquoi opérer?

Son résultat est essentiellement fonctionnel.

L’ostéotomie de disjonction du maxillaire a pour objectif d’élargir le maxillaire supérieur (augmenter le sens transversal) soit élargir l’arcade dentaire supérieure et le palais en cas de trouble de l’occlusion dentaire et de visage trop étroit. L’intervention chirurgicale permet d’obtenir une normalisation des rapports des maxillaires, de l’occlusion et du profil du visage. Auparavant, une étude, clinique, radiographique et des moulages des arcades dentaires, est toujours réalisée.

Le trouble de l’occlusion dentaire est lié au fait que le maxillaire est :

– trop étroit

– asymétrique

Les anomalies de l’occlusion dentaire ont des conséquences à court, moyen et long terme. Elles justifient l’intervention chirurgicale.

  • des risques de déchaussement des dents entraînant leur perte précoce,

  • des anomalies des articulations des mâchoires (articulations temporo-mandibulaires) avec des douleurs, des craquements, des claquements, des contractures musculaires

  • une gène à l’alimentation ou à l’élocution

  • une gène esthétique en cas d’anomalie importante de position de la mâchoire inférieur: mandibule.

  • une difficulté d’appareillage en cas de perte de dentaire.

  • un trouble respiratoire avec une respiration la bouche ouverte voir des ronflements

    Généralement, l’ostéotomie du maxillaire est associée à une préparation orthodontique réalisée par un spécialiste en orthodontie. La pose d’un disjoncteur au palais est réalisé en pré opératoire et conservé 3 à 6 mois (1 mois d’activation et 3 mois de consolidation). Une finition post opératoire peut être nécessaire de manière à consolider le bénéfice de l’intervention chirurgicale. Dans certains cas, une ostéotomie d’avancée maxillaire est proposée ultérieurement.

  • 2Comment se déroule l’intervention?

La durée prévisible d’hospitalisation est de 2 à 5 jours.

L’opération est pratiquée sous anesthésie générale. Vous serez donc totalement endormi.

Il existe différentes techniques opératoires. Dans tous les cas, le maxillaire est abordé par des incisions vestibulaires dans la bouche : pas de cicatrice. L’os est coupé des deux côtés au-dessus des racines dentaires. il est mobilisé par rapport au reste du massif facial. il en ensuite fendu en son centre (disjonction palatine). 

Le maxillaire est distracté et stabilisé dans sa nouvelle position au moyen du disjoncteur préalablement posé. La muqueuse est suturée par des fils résorbables. La mâchoire supérieur et donc le palais sont mobiles après l’intervention. Le cale osseux va progressivement fixé le maxillaire dans le mois qui suit l’intervention.

Le disjoncteur est retiré par l’orthodontiste à la fin du protocole (3 à 6 mois).

  • 3Conséquences de l’acte chirurgical

Les suites opératoires varient d’une personne à l’autre, et ne sont pas symétriques. Il est recommandé de respecter les prescriptions post opératoires et les consignes post opératoires pour limiter les effets secondaires:

  • Les saignements : Il est fréquent qu’un petit saignement, souvent gênant, persiste pendant quelques heures. Le traitement consiste à appliquer une compresse sur la zone de l’extraction et mordre sur celle-ci tant que le saignement ne s’est pas arrêté. Ce saignement peut se prolonger parfois pendant la nuit qui suit l’intervention. Afin de ne pas évacuer le caillot sanguin qui s’est formé dans l’alvéole, les bains de bouche doivent être faits avec délicatesse pendant les premières 24 heures.
  • La douleur au niveau des zones opérées est plus fréquente en bas qu’en haut. Elle cède souvent avec des antalgiques et disparaît en quelques jours.
  • L’œdème (gonflement des joues) est fréquent. Il est imprévisible car variable d’une personne à l’autre, volontiers marqué chez l’adolescent.
  • Une limitation de l’ouverture buccale est fréquente pendant quelques jours bien qu’elle ne soit pas systématique. Il faudra donc prévoir une alimentation molle. Exceptionnellement, cette difficulté à ouvrir la bouche peut durer plusieurs semaines.
    Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l’opération, certaines précautions doivent être respectées:
  1. L’alimentation doit être liquide, tiède ou froide. Il faut éviter une nourriture trop chaude, trop épicée ou trop acide, comme les jus d’orange pendant les 48 premières heures.
  2. Malgré les œdèmes et les douleurs, une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées par brossage. Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Un jet hydropulseur peut également être utilisé.
  3. Il faut arrêter absolument le tabac, l’alcool et tous les irritants jusqu’à la fin de la cicatrisation de la plaie.
  4. Ne pas cracher pour limiter les saignements et ne pas les favoriser. En cas de saignement, mordre sur une compresse pendant 10 minutes et renouveler l’opération si nécessaire.
  5. Pour réduire l’oedème, de manger tiède et de mettre  une poche de glace sur les joues. Après les premières 48h, un gonflement ou un hématome peut survenir mais rassurez vous, il s’estompe progressivement en 7 à 10 jours.
  • 4Les risques
Tout acte médical, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur,comporte des risques de complication. Aujourd’hui, tout chirurgien se doit d’informer son patient sur les risques et les complications éventuelles de l’intervention dont il va bénéficier. Cette information doit être claire, loyale et intelligible. Elle a pur but de permettre à chaque patient de mettre en balance les risques qu’il encourt par rapport aux bénéfices qu’il retirera de l’intervention chirurgicale afin qu’il puisse prendre la décision, en son âme et conscience, de se faire opérer ou non. Cette information claire, loyale et intelligible est particulièrement importante pour certains actes de chirurgie maxillo-faciale qui sont des interventions chirurgicales de confort (chirurgie plastique de la face, implantologie, etc.…). L’énumération « bibliographique » des diverses complications possibles a pour but de vous faire participer pleinement aux décisions qui concernent votre santé ou votre bien-être et de vous rendre responsable.

Il peut s’agir de complication infectieuse, nerveuse, osseuse, sinusienne et dentaire. Par ordre de fréquence et de gravité:

  • Saignements:

    Des saignements abondants sont rares au cours de l’intervention mais peuvent rendre exceptionnellement une transfusion de sang ou de dérivés sanguins nécessaire. En cas de saignements secondaires très importants, il peut être nécessaire de rouvrir la plaie, de réaliser un méchage, une hémostase chirurgicale ou une embolisation radioguidée.

  • Inflammation / infection:

    Très rarement, il peut se former une inflammation ou une infection nécessitant un traitement spécifique. Dans des cas exceptionnels, le matériel d’ostéosynthèse doit être retiré en raison d’une mauvaise tolérance.

  • Anesthésie de la lèvre supérieure ou des dents.

    Du fait du trajet des nerfs dans le maxillaire, des troubles de la sensibilité (sensation d’engourdissement, disparition complète de la sensibilité ou perceptions douloureuses…) peuvent survenir au niveau de la lèvre supérieure, des dents maxillaires, de la gencive et du palais.

    Ils disparaissent généralement complètement après quelques semaines. Il est rare que des troubles de la sensibilité soient définitifs après une ostéotomie du maxillaire supérieur.

  • Retard ou absence de cicatrisation osseuse:

    Il peut y avoir un retard ou une absence de consolidation osseuse. Une autre opération avec une greffe osseuse est parfois mais rarement nécessaire.

  • Malposition et cicatrisation en mauvaise position:

    Après l’opération, l’occlusion dentaire peut différer de la position prévue. De petites divergences peuvent être tolérées. Lorsqu’il s’agit de petits décalages, le traitement peut simplement consister à replacer le maxillaire dans une bonne position grâce à l’orthodontiste. Si les déplacements sont importants, une ré-intervention peut être nécessaire.

  • Lésion de dents:

    Dans de très rares cas, des racines dentaires peuvent être lésées. Il arrive que certaines dents soient temporairement un peu sensibles après le meulage.

  • Sinusite maxillaire :

    La section du maxillaire passant par le sinus, des épisodes de sinusite peuvent survenir, ceci est rare.

  • Troubles de l’articulation temporo-mandibulaire:

    Des troubles de l’articulation temporo-mandibulaire déjà présents peuvent persister ou apparaître après l’intervention. Il est rare qu’ils se poursuivent après le traitement orthodontique.

  • Récidive:

    Dans de très rares cas, une dégradation progressive de l’occlusion dentaire revenant en position de départ peut s’observer après l’opération (récidive). Elle survient plutôt en cas de béance insicivo-canine sans traitement orthophonique associé. En cas de signes d’une modification de l’occlusion, il faut consulter le chirurgien et/ou l’orthodontiste. Un traitement orthodontique et/ou chirurgical peut devenir nécessaire.

  • 5Recommandations
  • Ne pas prendre d’aspirine dans les 10 jours qui précèdent l’intervention.
  • Apporter vos radios si elles sont en votre possession.
  • L’arrêt de travail est recommandé.
  • Autant que possible, éviter tout sport pendant 3 mois et deux roues pendant & mois et demi.
  • Alimentation molle dans les jours qui suivent.